Comment reconnaitre la dépression
Nous avons vu qu’une personne sur deux prend des médicaments inutilement et que par ailleurs un dépressif sur deux n’est ni diagnostiqué ni soigné.
Le premier problème qui se pose est donc le diagnostic.
Sur quoi s’appuie le médecin pour diagnostiquer une dépression :
LA CLINIQUE
Elle est sans doute un excellent moyen lorsqu’il est utilisé par des praticiens habitués à ces troubles mais elle reste trop souvent impuissante à faire la différence entre une souffrance psychique intense et un syndrome dépressif.
(Voir la liste des signes cliniques ici)
LES TESTS PSYCHOLOGIQUES.
Ce ne sont pas au départ des tests diagnostiques, mais des outils statistiques servant à mesurer un état dépressif avant et après un traitement.
En pratique, nous les utilisons au centre de la dépression avant et après les stimulations magnétiques pour évaluer leur efficacité sur une dépression avérée.
C’est un autre regard qui a son intérêt mais reste malgré tout très insuffisant face à la réalité des prescriptions et à leur nombre. Leur emploi est très loin d’être généralisé.
LES SIGNES OBJECTIFS DE LA DÉPRESSION
Les psychiatres sont depuis toujours à la recherche de signes objectifs des troubles de l’humeur.
Ils existent et leur emploi devrait être plus fréquent en particulier devant la résistance aux traitements ou ce qui est un équivalent, la chronicisation d’une dépression.
Pour exemple, les troubles du sommeil restent un symptôme commun à toutes les pathologies psychiatriques et toutes les formes de mal-être, alors que les enregistrements polysomnographiques du sommeil constituent une véritable empreinte digitale de la maladie.
De nombreuses voies de recherche pourraient ainsi être inventoriées mais qui semblent curieusement négligées.
SIGNES CLINIQUES OBSERVÉS PAR LE MÉDECIN |
SIGNES OBJECTIFS: TESTS ET EXAMENS |
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Humeur triste Douleur morale Culpabilité Perte d’estime de soi Rumination Insomnie Inversion du nycthémère. (jour/nuit) Perte de désir et de plaisir Anorexie Anesthésie affective Somatisation Idées de mort Troubles cognitifs Fatigabilité Aboulie |
Hamilton, Beck, MADRS… Hamilton, Beck, MADRS… Hamilton, Beck, MADRS… Hamilton, Beck, MADRS… Tests de rumination Enregistrements polysomnographique du sommeil Amaigrissement de la courbe de poids Test alexithymie TAC 20Tests de mémoire, de concentration, de performance Constantes du métabolisme de base |
Ces tests associés dans un tableau à côté des signes de la dépression ne peuvent suffire à poser un diagnostic.
Ce sont, à l’origine, des échelles statistiques servant à juger de l’évolution de la maladie dans les expérimentations de traitement. Ils sont utilisés au centre de la dépression pour juger des effets avant et après la SMT.
L’INSOMNIE
L’insomnie est un symptôme très fréquent dans la dépression mais il l’est aussi dans la plupart des pathologies psychiatriques, voire somatiques. En cela, il n’y a rien d’exceptionnel.
A terme, c’est alors un type d’insomnie particulière dans la dépression :
Réveil dans la nuit, sans rendormissement occupé de ruminations, d’idées noires rebelles au traitement.
Cela laissant une sensation de mauvais sommeil, de somnolences dans la journée (Inversion de la nycthémère).
A l’inverse, les enregistrements polysomnographiques du sommeil donnent des signes qui ne se retrouvent que dans la dépression.
Ils constituent un véritable signe objectif et donnent à eux seuls un diagnostic dans plus de 90% des cas.
Synthèse de l’hypnogramme pathologique :
- Allongement de l’onde ST (Onde stationnaire) (Retard de l’apparition du sommeil paradoxal, les rêves et le sommeil agité)
- Diminution du sommeil profond (Sommeil marqué par l’absence de tous mouvements tant oculaires que physiques)
- Allongement de la phase d’endormissement supérieur à trente minutes
- Présence de réveils nocturnes multiples
- Diminution des cycles du sommeil